Connaissez-vous l’histoire de la robe-chemise de Marie-Antoinette et de sa « Ministre de la mode » ? Bien avant Coco Chanel, Yves Saint-Laurent, Christian Dior, Vivien Westwood, Jean-Paul Gaultier ou Alexander McQueen, à la cour du roi Louis XVI, apparaissait la première « créatrice de mode » au destin incroyable : Rose Bertin.
Des débuts prometteurs : Le Grand Mogol
Marie-Jeanne Bertin, dite « Rose Bertin », est née en 1747. Elle commence sa carrière comme couturière et marchande de mode. Elle vend les accessoires servant à embellir les vêtements de l’époque – jupons, brocards, manchons, broderies, enluminures,… – dans son magasin « Le Grand Mogol » situé à Paris, rue Saint-Honoré. Elle y confectionne de majestueuses robes pour la noblesse française.
La rencontre qui a changé sa vie
C’est alors que lui est présentée Marie-Antoinette, épouse de Louis XVI et reine de France. Les deux femmes se lient immédiatement.
Rose Bertin entre dans l’intimité de la reine : elle la conseille sur ses tenues et devient très vite sa créatrice attitrée. Elle imagine pour elle les plus belles et plus incroyables tenues qui font fureur à la cour de Versailles. C’est également Rose Bertin qui conseille la reine pour ses coiffures, dont les fameuses très hautes et très décoratives coiffures « à poufs ». Forte de son talent, de son habileté, de sa créativité, Rose Bertin devient officiellement la « Ministre de la mode » de la Reine de France.
L’égérie rêvée : la Reine de France
Sa place auprès de la reine lui confère une position exceptionnelle pour développer ses affaires. Marie-Antoinette devient sa meilleure « publicité ». En effet, elle pose régulièrement avec les tenues de sa créatrice fétiche – que ce soit sur de fameux tableaux ou sur les gravures du Mercure Galant. La cour de Versailles, Paris, et toute la France suivent les tendances proposées par Rose Bertin !
L’idée prometteuse : la mode saisonnière
C’est encore Rose Bertin qui a l’idée de créer le principe de saisonnalité de la mode. À cette époque, les robes achetées par les nobles se gardent longtemps et sont « customisées », en quelque sorte, au fil des ans. Pour faire venir plus souvent ses clientes, Rose Bertin est la première à proposer des modèles différents en fonction des saisons et des occasions.
Ainsi, entre les commandes de la Cour et le succès de sa boutique, elle engrange rapidement une fortune importante.
La pièce iconique : la robe-chemisier
Poursuivant sa collaboration avec Marie-Antoinette, Rose Bertin crée la célèbre robe-chemiser que la reine revêt en été dans les jardins de Versailles.
Comme le rapporte l’historien de la mode Xavier Chaumette : « Cette robe longue en lin et coton, aux manches amples et dotée d'un fil coulissant à la taille, s'enfilait à l'origine pour dormir. Détournée en habit d'extérieur, elle se porte sans crinoline et rencontre un fort succès auprès de la noblesse. »
Le déclin : la Révolution française
En octobre 1789, aux prémices de la Révolution, Rose Bertin est contrainte de quitter la France comme une grande partie de la noblesse. Elle travaille ensuite pour de riches clients étrangers comme la Grande Duchesse de Russie.
Elle reste cependant fidèle à la plus prestigieuse de ses clientes en continuant de créer quelques tenues pour Marie-Antoinette, dont le célèbre Grand Habit de Deuil que la Reine portera après l’exécution du roi Louis XVI.
Puis Rose Bertin s’exile quelques temps à Londres après l’exécution de Marie-Antoinette. Elle rentre en France en 1795, mais le faste et les prix de ses tenues ne correspondent plus aux attentes des clientes sous l’Empire et sa boutique fait malheureusement faillite.
Rose Bertin s’éteint en 1813, non sans avoir laissé son empreinte, raffinée, innovante, inspirante, dans le monde de la mode !
Grand Habit de Deuil Rose Bertin
Lundi 5 septembre 2022
L’AGENCE PULSE
Eric Miternique
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