UNE ÉPOQUE TIRAILLÉE PAR DES CONTRADICTIONS FORTES
D’un côté, la quête d’hédonisme s’oppose à un contexte dont le caractère anxiogène ne fait qu’augmenter (instabilité écologique, politique, sociale, économique, énergétique...). Les designers sont requis pour actionner les leviers de la désirabilité, pour maintenir à flot les sociétés et stimuler les achats de biens qui apporteront, le temps d’une acquisition, du réconfort au consommateur.
De l’autre, l’urgence de la sobriété, de la décroissance et de la résilience commence à s’ériger comme pilier du « nouveau monde ». Croître et décroître à la fois ? Une équation insolvable à moins d’envisager des solutions alternatives.
Pendant que sont étudiés des moyens de consommer de produire et de vendre de manière plus responsable, et que la croissance n’est plus uniquement envisagée sur des biens matériels, la réflexion se porte sur une croissance créative et immatérielle.
En attendant, la mode tente de retenir les décennies heureuses de notre passé.
En effet, jamais autant de thèmes n’ont été consacrés au « monde d’avant », comme si les esthétiques d’antan s’accrochaient à une nostalgie fantasmée, ne sachant pas si notre avenir sera pire qu’aujourd’hui.
Le printemps-été 2024 revisitera en premier lieu les 30 glorieuses, empruntant la douceur des couleurs et la fonctionnalité rationnelle des années 50, la rondeur, le fun, et les couleurs vives des années 60, puis le glamour et l’insouciance des années 70, qui seront aussi le terreau du début du militantisme écologique.
Nous irons également faire une incursion dans les années 2000 avec la fameuse tendance Y2K, excessives et outrancières, comme pour « inonder » notre époque contemporaine de paillettes et de rose bonne humeur.
Des esthétiques typiquement contemporaines s’exprimeront pourtant, avec une inspiration des mondes virtuels, mais aussi avec des esthétiques dystopiques. Quelques essais utopiques se glisseront malgré tout ici et là, pour nous projeter dans un été qui, si nous le voulons, pourrait être radieux. Car avec un peu de chance, beaucoup d’efforts d’imagination, le futur, ça pourrait être chouette !
DYSTOPIA : UNE VISION DU FUTUR
Une relecture des récits de science-fiction des années 60, mêlée à l’essor des nouvelles technologies, pour envisager une mode et un design dystopique. Cet univers met en scène des déserts, des paysages enneigés ou des villes sur-urbanisées, comme si le projet de sauvegarde de l’environnement avait échoué.
Un thème qui prépare notre civilisation au pire, du réchauffement climatique au retour de l’ère glaciaire, avec des options soit grunge, soit élégantes !
1/ RETRO SCI-FI
Une histoire rétro-futuriste inspirée des classiques de la science-fiction des années 60. Focus sur le mobilier et les architectures tout en rondeur, les silhouettes aviateurs ou militaires pour le prêt-à-porter, avec quelques robes en cuir tanné naturel « extra-terrestre » et glamour pour la mode femme.
2/ URBAN FUTURE
Le noir s’installe pour l’été, dans une veine minimaliste, sur des matériaux techniques ou du cuir. Les découpes sont tracées selon des lignes fluides, nettes et architecturées. On retiendra les découpes au laser ou faites comme à l’emporte-pièce, ainsi les effets grilles pour des matériaux à la fois solides et optimisés.
3/ NEO-ANTIQUE
Une ambiance rétro-futuriste et luxueuse avec de l’artisanat qui se mêle aux nouvelles technologies, pour un résultat à la fois « déjà vu » et pleinement novateur.
Focus sur un prêt-à-porter et un design « science-fiction dystopique » aux couleurs de dunes sablonneuses (nos sans évoquer également l’esthétique du film Dune), et qui arborent des plissés et des drapés à la fois naturels et sophistiqués.
4/ ICE ICE BABY
Sur cette sison d’été, un coup de frais arrive par la couleur et par une inspiration des Pôles Nord et Sud. Continents à préserver pour le futur de l’humanité et lieux de recherches scientifiques, ils deviennent les nouvelles destinations de villégiature des ultras-riches qui cherchent à s’éloigner de la foule et de ce qu’elle implique d’anxiogène.
En design, les formes sont brutes et rudimentaires, tandis que le textile offre des performances techniques tant dans les tissus que dans leur assemblage.
Dans notre cahier de tendances STORIES SS24, nous avons développé 8 thèmes, chacun divisé en 4 histoires. Ce découpage permet de répondre au besoin de nouveauté des consommateurs, tout en ayant des couleurs et des références communes aux thèmes pour rationaliser la production.
Pour plus de renseignements sur notre Cahier de tendances STORIES SS24 : Prospective & Tendances Couleurs : eric@lagencepulse.fr 06 12 43 87 69
Fériel KAROUI & Eric MITERNIQUE
Trendbook TREND STORIES SS24
eric@lagencepulse.fr
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