Tous les 3 ans, la Ville de Paris, la CCI Paris et l'Apur réalisent une étude sur l'évolution des commerces parisiens. Dans le contexte particulier de la crise sanitaire, ces rapports triennaux apportent des données conjoncturelles qui permettent d'établir un premier bilan sur l'impact des confinements sur les commerces.
En trois ans, le nombre de commerces d’habillement a reflué de 15 % à Paris
La densité de commerces par habitant à Paris est plus élevée que dans les autres grandes villes de France. Ce rapport a recensé 61 541 commerces et services commerciaux à Paris, un chiffre en légère baisse (-1 164) entre 2017 et 2020. Le taux de vacance commerciale se situe à 10,5%. En excluant les locaux en travaux préfigurant la continuité ou la reprise d'une activité commerciale (près d'un sur cinq), le taux de vacance demeure à un niveau quasi-stable entre les deux études (de 8,3% à 8,7%).
Tous les types de commerces ne sont pas touchés de la même manière en fonction de leurs secteurs d'activités. Les commerces « bio » comptaient fin 2020, 67% d'établissements supplémentaires par rapport à 2017. Quant à la restauration rapide, 327 restaurants se sont créés en trois ans.
En ce qui concerne les commerces qui ont été contraints de fermer depuis le début de la crise sanitaire, la majorité d'entre eux concernent les secteurs de l'assurance, de la banque, les agences de voyages, etc. et font partie du secteur des services.
En zoomant sur le seul prêt-à-porter on s’aperçoit que la concentration des boutiques sur cinq grands pôles touristiques (les Halles-Rivoli, le Marais, Haussmann -Opéra, les Champs-Elysées et Saint-Germain-Saint-Michel) ne suit pas l’évolution de la répartition de la population résidente. La « petite boutique de mode », sympathique et de proximité tend à disparaître à Paris. Et subit aussi une pression de plus en plus forte du e-commerce.
« Je suis extrêmement préoccupée par la situation du commerce parisien, qui était jusqu'ici très dynamique. Du fait de la crise, certains secteurs d'activités sont très touchés : nuit, hôtels, cafés, bars, restaurants, habillement, vente de presse etc. La ville de Paris a mobilisé des moyens considérables pour les soutenir avec un plan de relance de 200 millions d'euros en mai dernier et de nombreuses mesures comme la création à venir d'une foncière commerce. Mais pour faire repartir le tissu économique de notre territoire, nous avons besoin d'une mobilisation de l'Etat avec un grand plan de relance économique territorialisé ». Olivia Polski, adjointe à la maire de Paris en charge du commerce
« Cette étude est très attendue cette année car elle permet de mesurer les premiers impacts de la crise sanitaire et les conséquences des différentes épreuves subies par les commerces parisiens depuis 2017 (manifestations des « gilets jaunes », grève des transports...). Ces résultats permettent à la CCI d'adapter ses services d'accompagnement sur le terrain pour faciliter la relance des commerces. Ces actions seront particulièrement nécessaires pour le secteur de l'hôtellerie et de la restauration et pour toutes les activités liées à la fréquentation touristique ». Dominique Restino, président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris
« 20 ans après la première BDCom, la version 2020 complexe du fait de la crise sanitaire, confirme à la fois la vitalité de la structure commerciale parisienne avec plus de 61 500 commerces enquêtés et l'accélération des tendances engagées, avec notamment la diminution du commerce lié à l'équipement de la personne et plus récemment la baisse des agences (bancaire, voyage, etc.). » Dominique Alba, directrice générale de l’Atelier parisien d'urbanisme
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